La Dysfonction Eréctile
Définition
La dysfonction érectile (ou trouble de l’érection) est l’incapacité permanente ou récidivante à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour l’accomplissement de l’acte sexuel.
Trouble ou panne ?
- Il faut faire la différence entre panne sexuelle occasionnelle et trouble persistant de l’érection.
- Tous les hommes connaissent des pannes sexuelles lorsqu’ils sont fatigués ou stressés mais elles sont transitoires et ponctuelles.
- Lorsqu’on avance en âge, il faut plus de temps pour être excité et une stimulation prolongée est nécessaire pour obtenir une érection rigide.
- Ces changements sont normaux à partir de la cinquantaine.
- La véritable dysfonction érectile est un trouble qui s’installe durablement. Il faut consulter s’il dure depuis trois mois ou plus
Nature
-
On distingue la dysfonction érectile :
• organique due au vieillissement ou à la maladie
• psychogène due à des problèmes psychologiques, affectifs, relationnels ou situationnels. - Très souvent ces deux types de dysfonctions sont liés.
- Il faut distinguer la dysfonction érectile des autres troubles sexuels masculins, comme l’éjaculation prématurée, l’anorgasmie et l’absence de désir, quoiqu’ils puissent aussi coexister avec les troubles de l’érection.
Fréquence
- La dysfonction érectile (abréviation : DE) concerne 30% des hommes après 50 ans, selon des études menées dans plusieurs pays.
- Plus on vieillit, plus la probabilité d’avoir cette pathologie augmente. 78% des patients qui ont à la fois une hypertension et un diabète souffrent d’un trouble de l’érection.
- On estime que plus de 160 millions d’hommes dans le monde sont touchés (4 millions de français environ). Avec l’augmentation de l’espérance de vie, cette prévalence va aller en augmentant.
Difficultés dans l’érection
- Elle survient habituellement de façon progressive : l’homme constate qu’il a un désir normal et qu’il se sent excité mais que son érection vient difficilement ou n’est pas complète.
- Il peut avoir du mal à pénétrer sa partenaire ou bien, si la pénétration est possible, l’érection diminue progressivement et il ne peut pas compléter l’acte sexuel.
- L’éjaculation peut se produire mais la verge reste molle.
La disparition de l’érection
- Petit à petit, l’érection ne vient plus du tout et les érections spontanées nocturnes ou matinales disparaissent. Ce phénomène est très souvent dû aux conséquences physiologiques d’une pathologie sous-jacente (diabète, sclérose en plaque etc…) ou d’une intervention chirurgicale (prostatectomie totale etc..)
- Il arrive également que la dysfonction érectile apparaisse brutalement à la suite d’un traumatisme physique ou psychologique.
- La dysfonction érectile peut donc être qualifiée de légère, modérée ou sévère.
Les causes vasculaires
- Ce sont les cardiopathies, les maladies des coronaires, les artérites, l’hypertension artérielle, et l’athérosclérose.
- Elles représentent 40% des dysfonctions érectiles.
- Chez un homme hypertendu dont la tension artérielle systolique (le premier chiffre) est supérieure à 140 mm Hg, la probabilité d’avoir une dysfonction érectile sévère est deux fois plus élevée que pour un homme dont la tension est normale.
- Un taux de cholestérol anormal est un facteur de risque aggravé, car le cholestérol, en se déposant sur les parois, réduit le diamètre des artères et diminue ainsi le flux sanguin dans les corps caverneux.
- La dysfonction érectile est donc un signe précurseur fondamental de maladie vasculaire future.
- C’est pourquoi il est si important de consulter pour en parler dès que l’on se sent inquiet à la suite de pannes sexuelles récidivantes.
Le diabète
- C’est une maladie en constante augmentation.
- On retrouve une dysfonction érectile chez 35 à 75% des diabétiques, conséquence d’une atteinte des nerfs et des artères.
- Cette dysfonction est plus courante que les complications oculaires ou rénales.
- Si le diabète n’est pas bien équilibré, ou si le diabétique est âgé, le risque s’accroît encore.
- La dysfonction érectile survient très tôt chez les patients diabétiques de type 1 (insulinodépendant).
- Comme pour les pathologies cardiaques, la dysfonction érectile peut être le premier signe clinique d’un diabète de type 2
Prise en charge du patient diabétique
- Du fait de l’augmentation de la prévalence du diabète dans la population générale, il faut encourager les hommes à respecter une alimentation saine, à se faire dépister et à se soigner.
- Si le diabète est installé, la fonction érectile doit être prise en compte par le médecin au cours des consultations.
- Toute diminution de la qualité de l’érection doit être signalée par le malade pour qu’un traitement soit mise en place le plus tôt possible.
- En effet, le diabète est un facteur de dysfonction érectile sévère et le traitement sera d’autant plus difficile que cette maladie est souvent source de complications psychologiques, qu’elle est difficile à supporter et que son traitement est contraignant.
Les maladies neurologiques
- La maladie de Parkinson, l’épilepsie, la sclérose en plaques, la maladie d’Alzheimer et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont des causes de dysfonction érectile.
- De même, les atteintes des nerfs érecteurs après chirurgie, radiothérapie ou traumatisme provoquent une difficulté ou un arrêt de la capacité érectile.
- La dysfonction érectile peut être le premier signe d’une sclérose en plaques débutante
Chirurgie de la prostate
- Le cancer de la prostate est actuellement le cancer le plus diagnostiqué chez l’homme.
- L’intervention chirurgicale, la prostatectomie totale, peut se faire selon différentes techniques, mais elles ont toutes pour conséquence une disparition, temporaire dans la plupart des cas, des érections.
- Les nerfs érecteurs sont très proches de la glande prostatique et les chirurgiens pratiquent souvent une ablation large pour ne pas risquer de laisser des tissus cancéreux.
- Toutefois aussi souvent que cela est possible, certaines équipes chirurgicales bien entraînées laissent ces nerfs en place, ce qui permet dans certains cas de retrouver des érections dans un délai inférieur à un an.
- Le traitement par curiethérapie* a pratiquement le même pourcentage de perte de l’érection dans ses suites.
- Il n’est pas rare qu’il faille attendre deux ans pour retrouver une qualité d’érection satisfaisante lorsqu’on a subi un traitement, quel qu’il soit.
- Le cancer de la prostate est diagnostiqué de plus en plus précocement (50% avant 60 ans), c’est pourquoi il entraîne un grand retentissement sur la vie sexuelle des couples.
- Une fois le cancer traité, la demande sexuelle redevient une priorité et doit faire l’objet d’une prise en charge adaptée.
- Le traitement le plus souvent proposé est une rééducation par injections intracaverneuses de substances actives.
Les causes médicamenteuses
- Certains médicaments pour l’hypertension, l’excès de cholestérol ou les troubles cardiaques, peuvent induire des difficultés érectiles, de même que les médicaments soignant les troubles psychiatriques ou la dépression (neuroleptiques, antidépresseurs, anxiolytiques).
- Si le symptôme survient en corrélation avec la prise d'un médicament, il faut rediscuter du traitement avec son médecin.
- Il faut toujours mettre en balance la nécessitée de soigner quelque chose de grave et la nécessité d’une vie sexuelle satisfaisante.
abac, alcool, drogue
- La plupart des hommes qui ont une dysfonction érectile ont été ou sont fumeurs. Le tabac aggrave l’hypertension et l’artériosclérose (maladie de la paroi artérielle) et favorise la fuite veineuse (incapacité des veines du pénis à retenir le sang).
- Passé les premières impressions de lever du stress, l’alcool et les drogues, ont une action cérébrale néfaste sur la commande de l’érection.
- L’alcool est responsable de baisse de testostérone, qui est à l’origine du désir sexuel et favorise l’érection.
- Très souvent chez un grand fumeur ou un homme dépendant aux drogues, la dysfonction érectile est le premier signe d’une maladie vasculaire qui va aller en s’aggravant.
- Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool et ne pas prendre de drogues (comme le cannabis, par exemple, qui à forte dose est à l’origine de pannes sexuelles fréquentes) sont des actes préventifs extrêmement efficaces.
L'âge
La fonction sexuelle en général et la fonction érectile en particulier, sont altérées par le vieillissement naturel.
Il y a une diminution :
Mais également :
-
- de la motivation sexuelle,
- de l’excitabilité*,
- de la sensibilité du pénis, nécessitant plus de stimulation pour atteindre la rigidité,
- de la rigidité des érections,
- de la fréquence des érections nocturnes ou matinales,
- de la force et du volume de l’éjaculation,
- de la fréquence de l’activité sexuelle,
- une baisse de la testostérone,
- des troubles urinaires liés à l’augmentation de la taille de la prostate.
Les symptômes du syndrome métabolique (obésité, diabète, hypertension…) sont facteurs de dysfonction érectile